mercredi 21 juin 2017

Interview portrait chinois : Patrick Ferrer



Aujourd'hui, j'accueille Patrick Ferrer sur le blog. Fort de son succès en auto-édition avec son livre Le baiser de Pandore, Patrick Ferrer voit son livre publié par les éditions Incartade, partenaire de France Loisirs et de Chapitre.com. 

C'est donc l'occasion pour faire connaissance avec Patrick. 

Bonjour, tout d’abord, merci Patrick d’avoir accepté de vous prêter au jeu. Avant de commencer à répondre aux questions, pouvez-vous nous parler un peu de vous ? Pouvez-vous vous présenter à mes lecteurs ?

Merci de m’accueillir sur ton blog. Comme tu as été l’une des premières bloggeuses à me soutenir en tant qu’auteur auto-édité, j’ai grand plaisir à me prêter à ce jeu.
Je suis quelqu’un qui a toujours vécu entouré de livres. J’ai un lien viscéral avec les livres et la littérature. Ayant grandi en ville, je n’avais pas vraiment d’espace d’évasion et la lecture est venue suppléer à cela. Plus tard, quand je suis monté à Paris, j’ai été bouquiniste sur les quais avant de faire différents boulots dans l’édition et le marketing des livres. L’envie d’écrire était toujours là, elle me démangeait et quand la cinquantaine a approché, j’ai en quelque sorte tout largué pour me lancer dans l’aventure. Mon premier roman a fini par être un pavé de 600 pages, une œuvre quelque peu hybride dans un genre que j’appelle « noir ». Au début, aucun éditeur n’en a voulu, alors je l’ai auto-publié et j’ai eu beaucoup de chance parce qu’il a cartonné, a été finaliste de deux prix réservés aux indépendants, etc. Aujourd’hui, je m’apprête à franchir un nouveau pas, celui de devenir un écrivain édité. C’est un énorme défi mais mon roman s’est très bien débrouillé jusque-là, sans pub ni maison d’édition derrière lui, alors je lui fais confiance. 

Vous êtes libre de répondre aux questions comme vous le souhaitez, en donnant des détails ou pas. 

1 – Si vous étiez un animal ?

Je suis plutôt du genre casanier mais j’ai cette petite graine d’aventure en moi qui ne demande qu’une opportunité pour m’embarquer dans quelque entreprise périlleuse. Est-ce qu’il y a un animal qui représente cela ? Peut-être le chat parce que c’est un animal qui oscille entre sa nature domestique et sa nature sauvage. Il aime son confort mais ne cesse jamais d’être un explorateur et un chasseur, d’aller se fourrer dans des situations pas possibles où il faut appeler les pompiers. Et puis le chat n’a pas de maître. Il tient beaucoup à sa liberté. Il peut être très affectueux mais n’en fait en fin de compte qu’à sa tête. Donc je dirais un chat. Noir, je suppose. 

2 – Si vous étiez un métier ?

J’aurais aimé être brocanteur. Passer ma vie à fouiller dans les souvenirs des autres pour y dénicher des trésors. Je suis toujours fourré dans les brocantes et les vide-greniers, j’aime les objets qui ont une âme, une histoire, et même si je n’achète rien, ça me transporte toujours de me balader au milieu de tous ces témoignages d’autres vies, parfois exotiques, parfois simples et touchantes. C’est peut-être une forme d’empathie que j’éprouve pour les autres, ceux qui m’ont précédé et dont la vie s’efface doucement, comme une sorte d’écume qui reste après leur passage. 

3 –  Si vous étiez un souvenir heureux ?

Contrairement à ce que je fais dire à l’un des personnages dans mon roman, ce n’est pas la douleur qui nous forme, ni les cicatrices. Je pense plutôt que ce sont les moments de beauté, de sérénité et d’amour qui comptent le plus dans une vie. La fraîcheur d’une source en été, un sous-bois rayonnant de lumière, un champ de blé au bord de la forêt, une nuit étoilée, la douceur d’une peau ou le sourire d’un ami. La beauté d’une chanson triste. Un acte d’amour. Ce sont les choses qui restent. Ce sont ces moments-là qui nous guident. Je suis, dans une certaine mesure, tous mes souvenirs heureux. Sans eux, je ne pense pas que j’existerais. 

4 – Si vous étiez un moyen de communication ? 

Je serai bien évidemment un livre. What else ?

5 – Si vous étiez un film ?

Sans hésiter, le film qui m’a le plus marqué est Cloud Atlas des frères/sœurs (on ne sait plus) Wachowski. J’ai éclaté en sanglots en sortant du cinéma, j’ai été incapable de parler pendant plusieurs heures et bouleversé des jours durant. Le plus étrange est que je ne savais pas vraiment pourquoi. Mais cette histoire de deux êtres qui s’aiment et qui se cherchent désespérément à travers les âges a profondément résonné en moi. Ça m’a sans doute renvoyé à ma propre histoire mais je n’étais pas conscient que c’était encore si douloureux.   

Merci beaucoup Patrick, dernière chose, un petit mot pour les lecteurs du blog ? 
 
Merci de m’avoir accueilli. Je veux simplement dire que lecteurs et lectrices sont ceux et celles qui nous donnent la force de continuer en tant qu’auteurs. C’est absolument vrai. Sans eux, c’est mission impossible. Il faut une énergie énorme pour s’atteler à l’écriture d’un roman pendant un an, deux ans ou cinq et arracher à la Muse la musique des mots. Il faut également de la persévérance pour tenter de percer en tant qu’auteur sans se décourager, quels que soient les échecs. Cette énergie, ce sont les lecteurs qui nous la fournissent. Chacun d’entre eux et elles. Par le soutien à travers l’achat, bien sûr, mais aussi à travers leurs encouragements, leurs commentaires, leur présence que nous sentons au-dessus de notre épaule quand nous écrivons. L’écriture est une activité très solitaire et très sociale à la fois, parce que nous considérons chaque lecteur et lectrice comme un ami, un confident, un soutien et c’est très, très important pour nous. Donc merci à vous, c’est vous qui nous donnez vie.


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